Les livres du deuxième trimestre
Mes lectures après le déconfinement, en attendant "les vacances":
- le discours**: Lors d'un dîner de famille, Adrien, qui vient de se faire plaquer, apprend qu'il doit prendre la parole au mariage de sa soeur. Entre le gratin dauphinois et les tentatives de discours toutes plus absurdes les unes que les autres, il n'espère qu'une seule chose: que Sonia revienne... Impatiente de le lire après le buzz autour de Zaizai zai et d'open bar (2 romans graphiques), je n'ai pas vraiment été transpotée, même si parfois on sourit à son humour par l'absurde.
- Val de Grâce***: Comment oublier 200 mètres carrés dans un immeuble haussmanien, rue du Val de Grâce, au coeur de la capitale? Comment oublier les odeurs, le toucher d'un appartement dont on connaît le moindre recoin? Comment oublier l'enfance heureuse et préservée, qui donne droit à tout: aux confiseries à la boulangerie à compte ouvert; à la patience de Madame Jacqueline; aux rêves de princesse de conte de fées? Au Val de Grâce, tout devient beau, tout y est magique. Tout paraît éternel: les enfants ne voient pas le manque d'argent, l'usure, le temps qui passe. On ne leur raconte pas la douloureuse histoire familiale, les parents juifs immigrés, fuyant la Shoah. Mais cette histoire a son terme au bout de vingt ans. La disparition de la mère sonne la dernière fête, puis la liquidation du Val de Grâce. C'est l'enfance qui s'en va, les traces des parents, les souvenirs joyeux. Chez soi, en soi, on conserve un mini Val de Grâce, de précieuses reliques. Un jour, alors que la vie est en miettes, on comprend qu'il faut liquider Val de Grâce, le faire revivre une dernière fois pour mieux refermer la porte sur le passé. J'ai beaucoup aimé ce livre qui fait revivre la magie de nos enfances choyées: et même sans une histoire aussi terrible que celle de la famile Schneck, on peut s'identifier à cette douceur de certains lieux que l'on a dû un jour fermés et qui, pourtant restent gravés, fantasmés, qu'importe.
- Les Inséparables: Simone Veil et ses soeurs ***: Elles sont trois soeurs: Madeleine, dite Milou, Denise et Simone Jacob, rescapées des camps de la mort. Rapatriées en mai 1945, Milou et Simone apprennent à Denise, déjà rentrée, que leur mère est morte d'épuisement. De leur père, André, et de leur frère Jean, elles espèrent des nouvelles. Déportés en Lituanie, ils ne reviendront jamais. Pour les soeurs Jacob, le retour est tragique. A la libération, on fête les résistants, mais qui a envie d'écouter le récit des survivants? Puis en 1952, Milou meurt dans un accident de voiture. Denise et Simone restent les seules survivantes d'une famille décimée. Plus que jamais inséparables. A partir de souvenirs personnels et d'archives inédites, Dominique Missika éclaire la jeunesse des filles Jacob et raconte la difficulté de certains déportés à trouver une place dans la France de l'Après-Guerre. Loin de la vie publique des soeurs Jacob, ce livre s'attache à l'envers du terrible du décor: comment vivre après avoir survécu à l'indicible?