Lectures 2022 (1)
Mes premières lectures 2022:
Déjà, me direz-vous? Oui, je pressens une grande année lecture...;-))
- Les Immortalistes ** : New York, été 1969. Pour tromper l'ennui, les enfants Gold vont consulter une voyante capable de prédire avec exactitude la date de leur mort. Varya, Daniel, Klara et Simon veulent savoir de quoi leur demain sera fait. Mais ils sont loin de se douter de ce qui les attend. Des années plus tard, hantés par la prophétie, leurs choix de vie sont radicalement opposés. Et lorsque le premier d'entre eux trouve la mort à la date annoncée, les trois autres craignent le pire. Doivent-ils prendre au sérieux cette prémonition? N'est-ce pas la puissance de l'autosuggestion qui les pousse à s'orienter irrémédiablement vers leur mort? Une ode magnifique à ce qui nous échappe et à la force implacable des liens familiaux. Le pitch est intéressant et le parti-pris de découper l'histoire en 4 parties permet de suivre chacun des enfants tout le long de sa vie. Quelques longueurs.
- Le pouvoir au feminin ***: Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780) est l'une des grandes figures de son pays. C'est une femme au pouvoir absolu, hérité des Habsbourg, qui régna pendant quarante ans sur le plus grand empire d'Europe. Et ce faisant, elle eut à gérer trois vies: épouse d'un mari adoré et volage, mère de seize enfants, souveraine d'un immense territoire. Une gageure qu'aucun souverain masculin n'eut à connaitre. Elizabeth Badinter nous éclaire sur cette femme, incomparable à son temps, et qui inaugure une nouvelle image de la souveraineté et de la maternité. Cette femme ressemble par certains aspects aux femmes du XXI siècle. C'est le premier tome, au moins éclairant car je ne connaissais pas du tout la mère de Marie-Antoinette... je suis en train de lire le second qui s'attache à raconter sa dimension maternelle. Suite au prochain post.
- Les Derniers**** : Ils ne sont plus nombreux à pouvoir témoigner des camps de concentration. A peine une centaine d'hommes et de femmes, qui se sont longtemps tus face à une France d'après-guerre peu encline à les écouter. Rescapés grâce à une succession de hasards avant tout, ils ont su se reconstruire avec un courage remarquable. L'auteur, Sophie Nahum, est allée à la rencontre des "Derniers", ces résilients hors du commun, dont Ginette Kolinka et Elie Buzyn, pour une série de documentaires courts, de laquelle résulte ce livre choral. Leurs temoignages croisés se font écho tout en laissant apparaître la singularité de chaque destin. Ainsi les derniers survivants de la Shoah nous offrent, 75 ans après la libération d'Auschwitz, un regard poignant sur leur vécu. Découvert sur Instagram, j'avais suivi avec beaucoup d'intérêt ces pastilles. Il était évident pour moi que j'achéterais ce livre et le suivant (sur les enfants cachés). Toutefois, je ne croyais que je serai si remuée par la lecture de ce livre: la présentation par thèmes permet de bien suivre le déroulé des évenments (le basculement, l'arrestation, l'arrivée au camp, ....la libération, survivre, parler...). Et ce ne sont pas juste des numéros. J'ai été parfois obligée d'arrêter ma lecture. Très remuant.
- Ca aussi, ça passera***: Après la mort de sa mère, Blanca quitte Barcelone pour s'installer dans la maison de vacances familiale de Cadaquès. Sous le soleil de la Méditerranée, elle cherche l'apaisement. Une troupe disparate et invraisemblalble l'accompagne: ses deux ex-maris, ses fils, ses amies Sofia et Elisa, son amant Santi et, bien entendu, sa mère, intellectuelle libre et exigeante. Blanca l'a tant aimée et tant destestée. Elle lui écrit mentalement une lettre et lui dit avec ses mots tendres, drôles et poignants, que face à la mort elle choisit la légèreté, l'été, la vie. Comment malgré le chagrin on choisit la vie, j'ai trouvé le livre, émouvant drôle. Un beau livre
- Le livre des Reines***: Cette saga familiale s'étend sur quatre générations de femmes prises dans le tourbillon tragique des guerres intestines au Moyen Orient, au coeur des territoires en souffrance: du génocide arménien au conflit israélo-palestinien, en passant par les luttes entre chrétiens et musulmans au Liban et en Syrie. Elles sont les reines d'un jeu de carte mal distribué: Qayah, Qana, Qadar, Qamar constituent les branches d'un même arbre généalogique ancré dans la terre de leur origines malgré la force des vents contraires qui tentent à plusieurs reprises de les emporter. Une lignée de femmes rousses unies par les liens du sang, par une puissance et une résilience inébranlables. Très bien écrit, le style est fluide et sert le des tinde ces quatre femmes qui vivent à des époques différentes des évènements pas si éloignés....