2021- Les livres de l'automne
Le temps file et voici les livres de l'automne 2021:
- L'art de perdre **: L'Algérie dont est originaire sa famile n'a longtemps été pour Naïma qu'une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui ne lui a jamais été racontée? Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu'elle ait pu lui demander pourquoi l'Histoire avait fait de lui un "harki". Yéma, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l'été 1962 dans des camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l'Algérie de son enfance. J'ai bien aimé les 2 premières parties et cela m'a permis d'effleurer le sujet des Harkis, que je ne connais pas vraiment. La dernière partie où l'auteure part en Algérie m'a laissée sur ma faim. Mais c'est le problème des livres que l'on lit après tout le monde...
- Un soir à Sanary*: A Cologne, scène mondiale de l'Art moderne, dans les années 30, le jeune critique d'art Max Hoka épouse Rosa, une femme rayonnante, et croit trouver le bonheur.... lorsque les nazis s'emparent de l'Allemagne. Opposants, Max et Rosa doivent s'enfuir. Après une halte à Paris, ils s'établissent à Sanary-sur-Mer, petit port de pêche varois, surnommé "Montparnasse-sur-Mer" ou " capitale de la littérature allemande" depuis que tant d'artistes allemands et autrichiens y ont trouvé refuge, comme Thomas Mann, Bertol Brecht ou même le britannique Aldous Huxley. Mais la guerre qui éclate met vite un terme à ce séjour idyllique. A leur arrivée en France, Max et Rossa ont été accueillis avec chaleur. Maintenant, bien qu'antinazis farouches, ils sont désignés comme "ressortissants d'une puissance ennemie" et incarcérés au camps des Milles et de Gurs! Puis c'est pour Max l'épisode rocambolesque du "train fantôme" qui le voit traverser et retraverser le pays dans des conditions épouvantables puis la menace de la Gestapo face à laquelle tous deux doivent fuir de nouveau... Acheté sur place lors de ma visite au Camp des Milles, le seul intérêt du livre est le reportage historique, en lien avec la visite du Camp.
- Là où chantent les écrevisses***: Les rumeurs les plus folles courent sur "la Fille des marais" de Barkley Cove, en Caroline du Nord. Pourtant Kya n'est pas cette créature sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent. Abandonnée à l'âge de 10 ans par sa famille, c'est grâce au jeune Tate qu'elle apprend à lire et à écrire, découvrant la science et la poésie. Mais Tate, appelé par ses études, doit partir à son tour. Et lorsque l'irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même... Un livre bien éloigné de mes lectures habituelles, mais je me suis vraiment laissée embarquer par l'histoire de bout en bout, un grand voyage au Sud des Etats-Unis.
- Florida****: Sa mère s'emmerdait, elle l'a transformée en poupée. Elle a joué avec sa poupée pendant quelques années et la poupée en a eu assez. Elle s'est vengée. J'avais beancoup aimé "En attendant Bojangles", mais très déçue par "Pactum Salis". Celui-ci est magistral: Olivier Bourdeaut dissèque l'amour filial et en rend compte d'une façon chirurgicale. Cela m'a rappelé "il faut qu'on parle de Kevin". Il est au moins aussi saisissant. Bravo