Les livres du premier trimestre 2020
En fait pour être tout à fait précise, ce sont les livres d'avant...le confinement.
- Charlotte Perriand: une architecte française au Japon ***: Juin 1940, Charlotte Perriand quitte la France. Endormie dans sa cabine, elle fait un cauchemar. Le Corbusier, sous les traits d'un corbeau, lui fait des reproches: "tu auras tout le temps de méditer le mal que tu m'as fait.". Pourtant cette architecte avant-gardiste va vivre une période fondamentale dans sa vie: l'immersion dans la culture et les traditions nipponnes sera pour elle une véritable révélation. Cette expérience lui permettra de développer sa vision de l'architecture d'intérieur: réformatrice, alliant tradition et modernité, adaptée au confort de la vie moderne. Cet hiver, Charlotte Perriand était partout, je ne suis pas très BD et pourtant ce roman graphique m'a enchantée.
-Et devant moi la liberté***: "Percy m'a quittée hier. Il a décidé de ne pas poursuivre le voyage. Me laissant libre de partir avec lui ou pas. Tel un ultimatum Je ne l'ai pas suivi. La tempête que nous avons essuyée avant hier était-elle à l'image de notre couple qui chavire? peut-être. C'est donc moi qui le quitte. Au fond je l'ai déjà fait depuis mongtemps, je crois. Et devant moi la liberté." Un autre éclairage sur la vie de Charlotte Perriand, ce livre est son journal imaginaire; lu dans la foulée du roman graphique; j'ai été happée par la force de cette femme.
- Georges Sand**: Georges Sand défia les préjugés et les conventions sociales de son temps pour devenir la première écrivaine professionnelle de France. Elle triompha d'un malheur conjugal, brava le scandale public, s'habilla comme un homme pour accéder à des lieux jusqu'alors interdits aux femmes. Dans son oeuvre, elle dénonça les discriminations et les injustices et réinventa en profondeur les personnages féminins. Encore une personnalité féminine forte et il y a longtemps que je voulais lire un livre sur Elle (En fait, depuis que j'avais vu une pièce étonnante au Festival d'Avignon, de et avec Caroline Loeb, remarquable en Georges Sand). Ce livre fait partie d'une collection publiée par le Monde, c'est bien documenté...mais pas vraiment une lecture plaisir. Comme quoi, la passion de l'auteur pour son sujet est bien indispensable!
- La symphonie du hasard**: "Toutes les familles sont des sociétés secrètes". A New York, dans un bureau, une éditrice lit un manuscrit, une oeuvre qui la trouble et qui va la replonger dans son passé et celui de sa famille. Sur le papier, une famille comme tant d'autres au pays de l'Oncle Sam, un bonheur propret, une vie plutôt confortable . Et pourtant.... Aux années soixante inscouciantes vont succeder les années soixante-dix tumultueuses. Et faire exploser au passage toutes ces familles qui croyaient encore au rêve américain... Evidement avec un pitch pareil et plutôt fan de Douglas Kennedy, j'ai plongé sur ce premier tome de la trilogie. Il m'a fallu pas mal de temps pour rentrer dans l'histoire. Mais finalement, je pense que je lirais la suite des aventures d'Alice.
-le dernier gardien d'Ellis Island***: New York, 3 novembre 1954: dans quelques jours, le centre d'immigration d'Ellis Island va fermer. John Mitchell, son directeur, reste seul dans ce lieu déserté et remonte le cours de sa vie en écrivant dans un journal les souvenirs qui le hantent: Liz, l'épouse aimée mais aussi Nella, l'immigrante sarde porteuse d'un étrange passé. Un moment de vérité où il fait l'expérience de ses défaillances et se sent coupable à la suite d'évènements tragiques. Même s'il sait que l'hommme n'est pas maître de son destin, il tente d'en saisir le sens jusqu'au vertige. J'ai decouvert Gaelle Josse il y a maintenant 1 ou 2 ans et j'aime beaucoup son écriture: elle sait nous installer dans une ambiance en peu de pages et explore ses personnages avec beaucoup de finesse.